USD 76 : Hôpital psy du Rouvray, mobilisés contre les "effectifs cibles".

6 septembre 2016

Lettre pétition des personnels des unités de soins, soutenue par le syndicat CGT

Oui à la création d’un pool de remplacement avec des recrutements statutaires.

  • Non aux effectifs cibles.
  • Non aux effectifs réduits à minima.
  • Non à la création de ce pool au détriment de nos services.

A l’attention de la Direction,

Suite à la mise en place des effectifs cibles dans l’hôpital, et après avoir échangé en équipe sur les conséquences que cela pourrait avoir sur la qualité des soins, le personnel se mobilise.

Nous : ASH, AS, IDE, ISP, Cadres... demandons une réévaluation des effectifs cibles, avec une prise en compte de la réelle charge de travail qui nous incombe, afin de conserver des effectifs cohérents par rapport à la charge de travail de chaque structure et des services.

En effet, en psychiatrie nous prenons en charge des êtres humains en grande souffrance psychologique et physique. Un travail conséquent doit être réalisé autour du patient et de son environnement. De plus, nous vous demandons également de prendre en compte la charge de travail induite par les chambres protégées, afin de respecter la dignité humaine et la sécurité de chacun, ainsi que les lits supplémentaires régulièrement ouverts (sur occupation des unités de soins).

En effet ceux-ci ne sont pas pris en compte dans l’activité des UF, néanmoins cela génère des heures de travail non comptabilisées que nous devons assumer.
Nous, agents du CHR, refusons de :
• Diminuer la qualité des soins que nous prodiguons,
• Réduire les prises en charge au minima,
• Déshumaniser les soins,
• De mettre les patients et les agents en danger.

Pour les patients, nous exigeons :
• De pouvoir exercer et prodiguer un accueil et des soins de qualités,
• De permettre aux patients de récupérer ou garder leur autonomie,
• D’éviter la perte et/ou diminution des acquis,
• D’être disponible afin, de limiter le sentiment d’abandon, d’angoisse, et créer ou maintenir la relation de confiance.
• De réaliser des entretiens infirmiers afin de prévenir/d’éviter les risques d’agitations, une augmentation de traitement, une prescription de chambre
protégée/contentions...
• De pratiquer des soins de bien-être et de confort afin de favoriser et valoriser
l’estime de soi du patient.

Nous ne pourrons plus :
• Prendre un temps pour accompagner le ou les patients à la cafétéria. Réaliser des démarches personnelles à l’extérieure, à leur domicile. Éduquer et réévaluer leur autonomie,
• Organiser des sorties et/ou médiations à visées thérapeutiques afin de développer leur curiosité intellectuelle, d’améliorer la qualité de leurs prises en charge, de se projeter dans l’avenir, de leur offrir un sentiment de "bien être" et de satisfaction,
• Aller aux APTI ou renforts programmés,
• Nous déplacer à la pharmacie ponctuellement, à la lingerie, au laboratoire, au magasin générale... pour répondre aux besoins du service et des patients,
• Accompagner les patients pour des,
• Accompagner les patients à leur RDV médicaux extérieurs lorsque le service
d’accompagnement n’est pas disponible (fin de service à 16H00, car les agents sont sur un "retour à l’emploi" après un long arrêt maladie),
• Être disponible pour les différents collaborateurs et acteurs qui interviennent autour du patient : psychiatres, médecins généralistes, assistantes sociale, kinésithérapeutes, pédicures, coiffeuses, éducateurs, familles...
• Prendre en charge, encadrer et transmettre notre savoir-faire et savoir être aux étudiants,
• Bénéficier des formations professionnelles,
• Participer aux groupes de travail de l’hôpital,
• Transférer le patient aux urgences si son état de santé le nécessite sur prescription médicale,
• Élaborer, penser la clinique au sein de collectifs soignants.

• Réaliser certaines prises en charge qui nécessitent deux soignants ou plus (aller chercher les patients en programme de soins, en transfert (en SPDRE), en chambre protégé...)
Avec la mise en place des effectifs cibles, les équipes sont réduites à "peau de chagrin" .

Les agents sont mis en danger :
• Épuisement professionnel,
• Démotivation,
• Risque aggravé de burn-out,
• Augmentation des arrêts et accidents de travail, de départs de soignants,
• Difficultés pour poser des congés
• Répercussions sur la vie familiale.

Cela impliquera également :
• Une augmentation des heures supplémentaires. En effet, la charge de travail sera inchangée mais l’effectif soignant étant diminué, nous serons régulièrement contraints de rester plus tard afin de finaliser notre travail (entrées, sorties, agitations, transferts, commandes informatiques diverses et variées, validation des traitements, changements de chambres, mouvements CEPAGE, transmissions écrites et orales...)
• Des difficultés à prendre nos congés (maximum 15jours en été ?). Un effectif de 17 agents seul 4 pourront partir en même temps en congés annuels.
• Des risques de glissement des tâches.
• Des risques d’erreurs professionnelles majorées.
• Des changements de planning plus fréquents.

Avec cette "réforme" vous mettez en péril la Santé, le Bien Être et la Sécurité de tous :

Patients et personnel !
Créer une pénurie de personnel dans les services de soins pour nous amener à penser que le pool de remplacement est une nécessité absolue est un leurre !
L’Hôpital est-il condamné à devenir une entreprise préférant le rendement et la
rentabilité au détriment de l’humain ?

Nous personnel du CHR refusons cette nouvelle organisation et demandons un RDV, en urgence, avec la Direction, accompagnés des représentants CGT du personnel.