Le Collectif Tous Ensemble (Syndicats CGT de l’Hôpital, syndicats, associations, élus, citoyens, médecins, monde économique etc.) avait convié hier la population à se faire entendre.
Débutée sous la pluie samedi 28 janvier 2017 à 15 heures, sur la place Decazes à Decazeville, la manifestation organisée par le Collectif Tous Ensemble pour la sauvegarde de la maternité a réuni plus de 3 000 personnes. Un succès que ne boudait pas le Collectif, d’autant que la météo, mais aussi l’épidémie de grippe, qui en est actuellement à son pic, avaient sensiblement clairsemée les effectifs. Mais, comme on a pu le constater, notamment lors des différentes prises de paroles, il en aurait fallu plus, beaucoup plus, pour démobiliser les troupes qui étaient venues en force donc pour dire leur attachement à « leur » maternité, mais aussi à l’ensemble des services de « leur » hôpital de plein exercice. Tous avaient, semble-t-il, bien compris, bien avant même que le Dr Azouz Bédioui, le patron de la commission médicale de l’établissement (CME), ne le dise que « l’heure est grave » et que face à cette menace il convenait donc d’avancer en rangs serrés.
Nous demandons à être accompagné mais pas à être sanctionné !
Tous les orateurs présents ont rappelé leur compassion au lendemain du drame qui a emporté une maman et son bébé, mais tous ont également insisté sur « le mauvais procès qui était fait à l’ensemble du service, et par-delà à l’ensemble de l’hôpital, par une Agence Régionale de Santé (ARS) plus prompte à se débarrasser de la problématique decazevilloise qu’à organiser, comme cela lui incombe, une réponse médicale adaptée aux besoins spécifiques du territoire qui est de 70 000 habitants depuis la fermeture de la maternité de Figeac (46) en 2009 ».
Pour les organisateurs et les observateurs, ce premier rendez-vous avec la rue est « positif, en cela qu’il témoigne de l’attachement de la population à son service public de santé » qui est, selon les propos de Marie-Lou Marcel ( député), « l’essence même du service public de proximité ». Pour autant, il faudra être entendu. D’une part « parce qu’on ne peut continuer ainsi à mettre la vie des futures mamans en danger et, d’autre part, parce que ce serait traiter la population du territoire comme des citoyens de seconde zone ». « Nous méritons mieux, notre histoire en témoigne, et notre volonté à continuer à naître, à vivre, à travailler ici reste indéfectible ». « Notre force est immense ! », ponctuait la docteur Fanny Morin (médecin généraliste), tandis que le président de la CME Azouz Bédioui, reprenant à son compte la harangue de Danton, exhortait la population à faire montre : « D’audace, de l’audace et encore de l’audace ! ». Les mots sont parfois lourds de sens !
Le secrétaire de la CGT (Maxime Gaillac) de l’Hôpital de Decazeville lui précisait, « la réalité c’est celle la, Mme la directrice, vous avez fermé la maternité et vous nous avez donné aucun moyen humain et matériel de prendre en charge de façon sécuritaire les futures mamans dans notre service d’urgence depuis la fermeture de la maternité » et prévient « Attention aujourd’hui nous sommes gentils, a force de prendre des gifles, il va y avoir un moment ou c’est nous qui allons les donner !!!!! Nous sommes déterminés... » « On ne touche pas a notre hôpital ! On ne touche pas à notre Bassin »
Parmi les nombreuses personnes il y avait le collectif de femmes enceintes qui compte plus de 40 futures mamans qui veulent accoucher à Decazeville, Avec en tête, la porte parole Cindy Lacan.
Tous Ensemble après les discours les nombreux manifestants ont défilés en ville, ou de nombreux commerçants avaient fermés les portes en soutien.
Pascal MAZET