La CGT mobilisée pour le déplacement du président Macron à l’hôpital de Cherbourg

En visite ce mardi 31 mai au Centre Hospitalier Public du Cotentin à Cherbourg, le président de la République entouré par les journalistes, était aussi attendu par la CGT, les soignants et la population... exaspérés !

Devant le déploiement policiers et CRS, les manifestants n’ont pas pu rencontrer le chef de l’Etat, mais ont pu témoigner de la situation dans le département : 12% des habitants de Cherbourg sont sans médecin traitant, près de 100 lits ont été supprimés en 10 ans sur l’établissement, les urgences du CHPC ne sont plus accessibles à la population qu’après régulation du SAMU dès 15h, les délais de prise en charge qui s’allongent, les renoncements aux soins…

Aucune proposition n’a été faite pour répondre aux difficultés des personnels et des usagers. Le président est allé jusqu’à avancer : « Nous avons une vraie révolution collective à faire dans notre système de santé" ! Cette petite phrase ne peut que nous inquiéter lorsqu’on voit la généralisation du tri des patients par le 15 organisé par les ARS ces dernières semaines.
Il a aussi affirmé que la "réintégration des soignants non vaccinés" n’était "absolument pas une réponse" au manque de personnel dans les hôpitaux. Quel mépris pour les personnels en difficulté !

La CGT a pu donner une lettre sur la situation du Centre Hospitalier Public du Cotentin au responsable du cabinet de la ministre de la Santé.

Ci-dessous le message de la CGT du CHPC, section Valogne :

« Nous avons réussi à rassembler 300 personnes devant l’hôpital de Cherbourg en très peu de temps, la nouvelle de l’arrivée du président à Cherbourg étant tombée lundi matin. Malheureusement M. le Président n’a pas voulu les saluer !

L’intersyndicale a tout de même obtenu une entrevue avec un représentant du cabinet du ministère de la Santé. Une lettre signée des 4 syndicats lui a été remise. La CGT a insisté pour réclamer la réouverture du Centre de Soins Non Programmés fermé l’été 2020. Ce centre permettait de soulager les urgences de Cherbourg. Le représentant CGT a également réclamé la réouverture des lits supprimés au CHPC (80 en 10 ans ) pour désengorger les Urgences.

Les soignants de Pasteur ont pu échanger avec Emmanuel Macron.
"Il faut qu’on arrête de nous parler de chiffre, de papier, qu’on puisse retrouver du sens à notre métier. "
Les infirmières regrettent "ne plus avoir de temps à consacrer aux stagiaires parce qu’on n’en a déjà pas pour les patients".
Il a ensuite rencontré la directrice du CHPC, le Médecin chef de SOS Médecins et le médecin du SAMU 50 pour avoir les explications sur la mise en place du filtrage des patients à partir de 15h00.

M. Macron n’a rien apporté de concret, juste annoncé une nouvelle enquête qui fera la radioscopie des difficultés « territoire par territoire », « hôpital par hôpital » pour permettre de « bâtir des solutions très concrètes » adaptées à chacune des 1 200 intercommunalités « sur la base du cahier des charges national », mais aussi avec la promesse de moyens supplémentaires que le chef de l’Etat envisage en « milliards d’euros ». La CGT craint que ce modèle [le filtrage des patients dès 15h00], soit appliqué pour l’été sur tout le territoire français …

Hier, l’hôpital de Coutances qui se situe dans le centre de la Manche, à 76 kms de Cherbourg et à 30 kms de la préfecture Saint-Lo, était en grève. Le directeur doit fermer 31 lits de médecine faute d’infirmières. Service qui a déjà perdu 8 lits. Les agents étaient déjà passés en 12h00 pour compenser le manque de personnels. Cet hôpital a toujours son service d’urgences ouvert ainsi que Saint Lo. »

Bravo les camarades pour votre détermination !