Domme : les exclus du Ségur veulent leur dû ! En grève à 100% depuis le 3 décembre

8 décembre 2020

Exclus du complément de traitement indiciaire prévu par le Ségur de la santé, les agents du SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) du Centre Hospitalier de Domme veulent leur dû.

Ce Jeudi 3 Décembre, les personnels de ce service ont fait grève, soutenus par leurs collègues des autres services de l’établissement (75% de grévistes sur l’ensemble de la structure et 100% de grévistes sur le service du SSIAD).

Les membres du SSIAD assurent à domicile les mêmes soins que leurs collègues de l’hôpital. Mais ils ont été exclus du Ségur de la santé et ne bénéficient donc pas du complément de salaire de 183 euros par mois, ce qu’ils considèrent comme « une injustice  ».

Paroles d’une aide-soignante du SSIAD  : " Salariés de l’hôpital, nous avons la même grille indiciaire que nos collègues des autres services. Notre mission est d’assurer l’aide au maintien à domicile des personnes âgées de plus de 60 ans. Les soins effectués par le SSIAD sont indispensables à la conservation de l’autonomie des bénéficiaires et ce service est un maillon essentiel au maintien de la personne âgée à son domicile. Il est donc injuste et inéquitable que nous ne bénéficions pas de la revalorisation de salaire d’un montant de 183 euros par mois, prévue par le Ségur de la santé, au même titre que nos collègues des autres services. Nous refusons d’être moins payées que nos collègues du centre hospitalier. Il est donc à craindre une fuite des ressources humaines très prochainement, avec des difficultés de recrutement en conséquence de l’inégalité salariale. Nous lançons donc un cri d’alerte sur les conditions du maintien à domicile. "

" Cela mène à des situations insensées où, au sein d’un établissement, l’ensemble des agents vont bénéficier d‘une revalorisation salariale, à l’exception de certains services, alors même qu’ils appartiennent à la même entité administrative. Rien ne justifie cette discrimination entre les différents types d’établissements, quand tous restent mobilisés au plus fort de la crise sanitaire. L’exclusion du secteur social et médico-social du complément de traitement indiciaire ne sera pas sans conséquence dans des structures qui souffrent déjà cruellement d’attractivité. Qui acceptera de perdre 183 euros par mois sur son salaire pour aller y travailler ? " explique la représentante du personnel CGT.

Paroles d’une aide-soignante du SSIAD  : " On ne peut pas dire qu’on a été oubliés. Car le décret du 19 septembre précise bien que nous sommes exclus de cet octroi de 183 euros mensuels. C’est un manque de reconnaissance de notre travail, de notre fonction. "

" Ce dispositif fait suite aux discussions qui ont eu lieu dans le cadre du « Ségur de la santé » ayant abouti à un accord signé par plusieurs syndicats. Accord que la CGT a refusé de signer, notamment par rejet de cette disposition discriminatoire. Ce complément indiciaire de salaire ne repose pas sur l’augmentation du point d’indice et ne profite donc pas à toutes/tous, c’est une remise en cause des qualifications et des grilles salariales qui est inadmissible. Les agent.e.s sont choqué.e.s par cette décision qui ne sera pas sans conséquence dans ce secteur d’activité. Ces exclu.e.s sont pourtant soumis.e.s à des conditions de travail dégradées. Elles ont été et sont présent.e.s tout au long de cette épidémie ! Elles/ils sont en première ligne, sans avoir tous les moyens nécessaires pour effectuer leurs missions. " explique Madame MARTEGOUTTE, représentante du personnel CGT.

Les personnels du SSIAD du CH de Domme ont voté, ce jour, la reconduction de la grève.

CGT CH DOMME

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