Depuis mardi matin, le personnel de la clinique Korian les Grands-Chênes de Bordeaux-Caudéran est en grève. 98% du personnel, médecins, équipes soignantes, personnel de cuisine, agents d’entretien, administratifs. La clinique accueille tous les jours 230 patients environ en soins de suite et rééducation, la centaine de personnes hospitalisées de jour a été alertée par la direction et a interrompu sa thérapie. Parmi les patients en hospitalisation totale, quelques-uns ont pu regagner leur domicile, après avis médical, mais il reste sur le site une bonne centaine de malades en stand-by. A l’origine du conflit, l’augmentation des salaires des employés de la clinique et de meilleures conditions de travail.
Les négociations échouent
Mercredi matin, s’est tenue une négociation entre la direction et l’intersyndicale des salariés, durant laquelle, Korian a proposé une augmentation de 2% des salaires et prime de fin d’année de 250 euros. Suite à une assemblée générale, l’intersyndicale a décidé de poursuivre la grève : "Ce n’est pas assez, on veut 300 euros de prime et 3% d’augmentation !" tonne Gérard Bravo, représentant du syndicat CGT.
A l’intérieur, les patients qui ne veulent pas quitter le navire, disent choisir de soutenir les grévistes, à l’instar de Philippe, 56 ans. "Les repas sont faits par les cadres de la clinique, à midi, on a mangé des nouilles trop cuites et hier soir des patates pas assez cuites. D’ordinaire, les repas sont excellents. Depuis mardi, je n’ai pas eu de soin, ma thérapie est au point mort, mais je ne veux pas partir. Le personnel de la clinique est au top, mais le bâtiment et les structures sont vétustes. Ce n’est plus adapté aux ambitions de la clinique. Les patients hospitalisés ici ne veulent pas changer. On y est on y reste !"
A midi, à l’issue du repas, le directeur de l’établissement Michel Béristain est venu informer les patients au réfectoire, qu’il avait proposé aux grévistes une augmentation de 2% "Mais nous on s’en fiche, constate Philippe, on veut le meilleur pour le personnel et surtout reprendre nos thérapies."