Motion du Comité National Fédéral des 8 et 9 Décembre 2015

11 décembre 2015

Le Comité National Fédéral s’associe en premier lieu à la douleur de tous, face aux attaques terroristes du 13 novembre. Nous rendons hommage aux victimes et pensons aux centaines de blessé-es. Nos pensées vont tout particulièrement aux familles des camarades de la CGT, qui ont été victimes de ces attentats. C’est dans ces moments que le mot « fraternité » doit prendre tout son sens. Les personnels de santé et d’action sociale ont fait preuve de fraternité et de professionnalisme, de façon spontanée, dans la situation. A l’AP-HP, c’est bien avant le déclenchement du Plan Blanc que les professionnels ont rejoint par centaines leurs services.

Notre rôle de syndicalistes est de se concentrer sur l’essentiel, revenir à nos fondamentaux, nos bases idéologiques : lutter contre tous les totalitarismes, le capitalisme et se mobiliser pour plus de justice sociale. Ainsi nous continuons à nous engager contre toutes formes de racisme et de discriminations et pour la Paix.

Après le 13 novembre 2015, nous ne devons pas cautionner un « Patriot Act » à la française. La Fédération Santé Action Sociale CGT demande la levée immédiate de l’Etat d’urgence, qui n’est pas une solution contre le terrorisme et entrave les luttes sociales.

L’application des mesures liberticides a donné un nouveau coup de pouce aux scores du FN dans le cadre des élections régionales. Tous les gouvernements de ces dernières années portent la responsabilité de la montée du FN. Ils ont dénié les droits universels et abandonné la solidarité et la protection des plus vulnérables pour favoriser la finance en aggravant la crise démocratique et sociale, terreau des totalitarismes.

Le Front National n’est pas un parti comme les autres et constitue une grave menace pour la démocratie et la cohésion sociale. Le FN divise et met en opposition les travailleurs et fait ainsi le jeu du patronat. Il porte un projet de régression sociale. La Fédération appelle à combattre partout le Front National et ses idées dont notamment les attaques à l’encontre des droits des femmes.

Le capitalisme a des conséquences catastrophiques sur le climat et l’environnement, les populations sont impactées en termes de santé et de déplacement géographique. Pendant la COP21, la question sociale, portée entre autres par la CGT, a été évacuée de la partie contraignante de l’accord Climat. Attention le capitalisme « Vert » ou plutôt « peint en vert » à des fins de respectabilité, doit être combattu car il ne règle en rien la question sociale, la question environnementale, s’inscrivant toujours dans une logique de profit.

Dans notre secteur, l’application de l’austérité se poursuit avec les questions suivantes :

  • Du sous-effectif, de la souffrance au travail, la casse des métiers et des qualifications, le gel des salaires et des points d’indices, la précarisation et les licenciements.
  • Les instances représentatives du personnel et en particulier les CHSCT sont piétinés, la discrimination et la répression antisyndicale continuent.
  • Les diminutions de budget dans notre secteur santé/action sociale servent à financer les cadeaux au patronat, prévu par le Pacte de Responsabilité.
  • La loi « Santé » s’appliquera le 1er Janvier 2016, nous devons donner une nouvelle impulsion à notre campagne contre cette marchandisation de la Santé. - Des Groupements Hospitaliers de Territoire se mettent en place alors que la loi n’est pas votée, avec toutes leurs conséquences sociales : directions territoriales, mobilité géographique, flexibilité…
  • Contre la destruction de notre secteur, les luttes sont au rendez-vous et d’une intensité historique, comme à la Clinique du Pont de Chaume, de Gascogne et à la Clinique Embats …
  • Nous constatons des attaques incessantes contre les droits des originaires et des salarié-es d’Outre-Mer (Congés bonifiés, discrimination, …)
  • La destruction du Code du Travail va fragiliser et précariser davantage les salarié-es (Lois Macron, Rebsamen, Rapport Combrexelle…).

Notre organisation syndicale doit résister et proposer des alternatives réelles à la marchandisation de nos secteurs, au regard des besoins de la population. Elle doit être un vecteur d’éducation populaire pour que l’histoire ne se répète pas.

La Fédération réaffirme ses revendications dans le cadre de l’urgence sociale :

  • Abrogation de la loi HPST et de la T2A, retrait de la loi Santé et du Pacte de Responsabilité,
  • fin des suppressions de postes et embauches massives dans notre secteur.
  • Augmentation immédiate des salaires et minima sociaux de 300 euros.
  • Transformation des contrats précaires en contrats pérennes dans notre secteur.
  • Non-application de l’accord minoritaire PPCR comprenant notamment la mobilité des fonctionnaires.
  • Levée immédiate de l’état d’urgence,
  • Réaffirmation des revendications des originaires et salariés d’Outre-Mer concernant l’Egalité, la Justice, la continuité territoriale, les congés bonifiés, la lutte contre la discrimination à leur égard. Ce combat est l’affaire de tous !

Pour cela, nous appelons à un processus de convergences et d’inter-professionnalisation des luttes de nos établissements et professions :

  • Organiser une journée d’étude de 2 jours sur la loi Santé les 16 et 17 février 2016, pour pourvoir mieux la combattre,
  • Mettre en perspective le 15 mars 2016 (50ème anniversaire de la Convention 66) comme Journée de défense de la CCN 66,
  • Poursuivre la mobilisation dans le cadre des Etats Généraux Alternatifs du Travail Social, contre la casse des métiers du social, le renforcement du contrôle social et la marchandisation du secteur.
  • Participer à la journée de grève et de mobilisation de la Fonction publique pour le dégel des salaires et la suppression des bonifications l’avancement de la durée d’échelon prévue dès janvier.
  • Lancer une campagne de syndicalisation pour promouvoir nos idées et cibler en particulier les jeunes.
  • Appeler à 1 heure de grève contre la marchandisation de la santé et de l’action sociale (public, privé) et pour la liberté syndicale sur tout le territoire dans chaque établissement pour regrouper l’ensemble de nos luttes, à programmer début 2016.