La mise en œuvre législative de l’accord sur la sécurisation de l’emploi, la contraction des dépenses publiques, le refus de favoriser la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat des salaires et pensions ou encore le nouveau cadeau de 20 milliards d’euros fait aux entreprises et aux actionnaires au travers du Crédit d’impôt compétitivité emploi, financé par la hausse de la TVA au 1er janvier 2014 n’ont fait qu’empirer la situation des salariés actifs, retraités et des privés d’emplois.
Dans ce contexte où les plans sociaux se multiplient, où de plus en plus de salariés se retrouvent exclus du travail, où les inégalités se creusent, où la pauvreté progresse, le Patronat et Gouvernement vont toujours plus loin et veulent encore plus.
Les libertés elles-mêmes sont mises à mal. Le parquet général de Lyon a choisi le dernier jour de l’année pour faire appel du jugement du tribunal correctionnel qui avait relaxé nos cinq camarades de Roanne. Le Gouvernement s’apprête à supprimer les élections prud’homales.
Les vœux présidentiels, au lieu d’être un moment de rassemblement et du vivre ensemble ont encore marqué une étape supplémentaire dans le choix, désormais clairement assumé de favoriser les marges des entreprises et les dividendes des actionnaires
Dans le prolongement du vote de la réforme des retraites en fin d’année 2013 et de la décision sous pression du patronat d’ouvrir sans délai ni négociations préalables les magasins de bricolage le dimanche, le Président de la République s’est engagé à accélérer, au nom de la sacro sainte compétitivité, la baisse du coût du travail pour les entreprises, la baisse des dépenses publiques, la déréglementation et la transformation du modèle fiscal et social français.
Ce qui bride l’activité économique et provoque le chômage, c’est le coût exorbitant du capital. Ils veulent encore l’alourdir pour les salariés. Au contraire, nous avons besoin d’augmentations générales des salaires. C’est socialement juste et dynamisant pour l’activité économique.
Sans intervention massive des salariés en 2014, la météo économique et sociale risque donc fort de se dégrader encore plus pour les salariés.
Il nous faut donner plus d’écho aux luttes, souvent unitaires, qui se développent dans le pays et qui permettent d’obtenir des résultats comme dernièrement dans le transport routier de marchandises avec le maintien du congé de fin d’activité ou dans des entreprises, notamment sur la question salariale.
La journée d’action interprofessionnelle du 6 févier prochain, décidée à l’unanimité par les organisations de notre CGT, tombe à point nommé et correspond aux urgences du moment.
Réussir le 6 février 2014 impose de réunir un certain nombre de conditions :
- En premier lieu, bien concevoir cette journée comme un moment fort d’un processus de mobilisation à partir de la question des salaires, de l’emploi et de la protection sociale, qui parte des lieux de travail et non d’une journée d’action en soi, déconnectée des batailles de terrain.
- Décider de plans de travail partagés afin d’organiser la rencontre de tous nos syndiqués.
- Examiner avec eux les possibilités de mobilisations dans leur entreprise ou établissement, les contenus des revendications, leurs besoins pour mener la bataille d’idée (ce qui recoupe avec notre campagne coût du capital).
- Faire le point sur la force de l’organisation CGT, son déploiement et son renforcement sur les différents lieux de travail.
- Examiner avec eux comment faire le lien entre les enjeux de leur entreprise ou de leur administration avec la nécessaire mobilisation « tous ensemble » le 6 février et les différents enjeux qui dépassent le périmètre de l’entreprises tels que, par exemple, la protection sociale.
- Eviter la multiplication de dates dans la même période.
- En même temps, dans les localités et les départements, travaillons pour rassembler, créer les conditions de l’unité la plus large possible afin de faire converger toutes les actions
le 6 février en une journée interprofessionnelle de grèves, d’actions et de manifestations construite dans chaque entreprise.
La Commission exécutive confédérale appelle donc à mettre à disposition des salariés l’ensemble des éléments leur permettant de s’inscrire dans cette journée d’action du 6 février 2014.
L’élévation du rapport de forces et la capacité des salariés à imposer d’autres choix passent par la réussite du 6 février 2014 ainsi que par le renforcement de la CGT.
Montreuil, le 8 janvier 2014