C’est contraints que les salariés de la clinique psychiatrique Clinéa « la Lironde » de
Montpellier ont repris le travail, après 14 jours de grève.
Malgré la demande du Préfet, aucune négociation n’a été possible, ni rendez-vous, ni
l’amorce d’un protocole de reprise.
Triste constat d’amertume pour ces courageux grévistes, qui encore une fois, ont du faire
face à cet employeur, pour qui le seul intérêt est de distribuer ses bénéfices à ses
actionnaires !! Pas une miette pour les salarié-es : salaires de base en dessous du SMIC
pour les moins qualifiés, aucune augmentation depuis plus de 2 ans !
Pourtant, le groupe Orpéa représente un chiffre d’affaires de 843 millions d’euros, avec en
2009, une augmentation de + 20%, une annonce de plus 16% pour ce premier trimestre
2010. Mais, c’est également 176 immeubles d’une valeur de 1,640 milliards d’euros, sans
compter un réservoir autorisé de 9000 lits.
Les salariés de La Lironde sortent la tête haute de ce conflit, en ayant porté une lutte riche,
juste et légitime avec leurs collègues des 10 autres cliniques.
Management sans respect du droit du travail, avec le financement de la Sécurité Sociale !
Pour casser la grève, le groupe Orpéa/Clinéa n’a pas hésité à payer l’avion, le taxi et l’hôtel
à des salariés de ses autres établissements, sans se préoccuper de leurs formations et
expériences en psychiatrie.
Ce sont des atteintes au droit de grève constatées par l’inspection du travail.
Quelle
considération pour la prise en charge des patients ? Les patients ont été transférés
progressivement vers d’autres établissements, le plus souvent à leur domicile avec des
permissions, thérapeutiques ou non, sans sorties administratives...
La direction a refusé le service minimum proposé par les grévistes, alors que ceux-ci
n’avaient aucune obligation de le faire.
Quel mépris ! Pressions quotidiennes, discriminations et accusations en tout genre... Inutile
d’effleurer l’idée d’un dialogue social, sauf avec le syndicat national « maison » qui va
jusqu’à signer un accord relatif au stress, qui stipule : « les directeurs subissent du stress,
du fait des délégués syndicaux » !
La CGT dénonce cet accord scandaleux. Notre organisation envisage de prendre toutes
mesures nécessaires pour faire cesser toute discrimination syndicale et toutes atteintes au
droit du travail.
La CGT interpelle la Fédération de l’Hospitalisation Privée, les pouvoirs publics et le
gouvernement : Orpea / Clinéa doit assumer ses responsabilités pour les missions de santé
qui lui sont confiées dans le respect du droit des salariés et des patients.
Montreuil, le 15 juin 2010