Plusieurs sujets sont sur la table des négociations. D’abord, l’objectif de maintien du réchauffement climatique sous la barre des 2°C doit être réaffirmé. Ensuite, la question de l’adaptation qui génère celle de la solidarité entre pays développés et pays en voie de développement est au cœur des discussions. C’est la question cruciale de l’aide aux populations déjà impactées par les effets du changement climatique. Elle n’est pas moins importante que celle dite de l’atténuation, c’est-à-dire de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pour le mouvement syndical international, le premier message est que le système capitaliste du moins disant social et environnemental a démontré ses limites. Pour sortir de l’état d’urgence climatique, il faudra changer le modèle de développement actuel pour un modèle socialement juste, durable du point de vue environnemental et économiquement efficace. Les chefs d’Etat ne peuvent continuer dans ce sens et doivent s’extraire des pressions des multinationales. Le Traité transatlantique n’est ni acceptable socialement ni environnementalement. Quant à son efficacité économique, elle n’est pas encore démontrée… Selon la CGT, il ne peut y avoir de transition sans que les premiers experts du travail que sont les salariés ne soient entendus.
La place du financement public doit être essentielle
En effet, au-delà de l’objectif, c’est la capacité des Etats à engager le financement des transitions en cours et à venir. Dans ce cadre, les Etats devront trouver un accord sur le financement de 100 milliards pour le fonds vert et son utilisation.
Pour la CGT, la place du financement public est essentielle, la philanthropie des multinationales a montré ses limites… En même temps, la COP 21 doit trouver un accord sur les pertes et dommages pour aider aussi les populations des pays vulnérables. Enfin, les Etats devront se mettre d’accord sur les mesures d’urgence à prendre d’ici 2020, mesures concrètes indispensables pour palier aux premiers besoins. L’ensemble des propositions contenues dans le futur accord devra porter tout le long du document le respect des droits humains fondamentaux et des droits sociaux, sans quoi l’accord pourrait bien se bâtir sur le dos des populations, et notamment les plus fragiles.
Pour un développement humain durable
La réponse aux changements climatiques n’est pas seulement environnementale ou énergétique. Elle porte aussi sur la réduction des inégalités, la place centrale du travail, pour un nouveau mode de développement. La CGT revendique ainsi un développement humain durable.
Elle conteste le contenu et les finalités de « la croissance actuelle », s’oppose aux idées de décroissance et s’engage pour la ré-industrialisation du pays. Le système économique est en cause. En changer les fondements est impératif pour contenir le réchauffement climatique, permettre une adaptation des pays les plus vulnérables, l’émancipation des populations et en garantir le financement.
L’industrie est nécessaire à la lutte contre le réchauffement de la planète si on change de critères et de modèles pour développer une économie innovante, plus sobre et moins polluante.
[(Voir aussi :
le document de la CGT : "Une industrie pour une société durable"
La délégation de la CGT à la COP 21 réalise tous les jours une lettre d’info sur les avancées des négociations :