Pour la Fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale, le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale doit permettre un meilleur accès à des soins de qualité pour tous. Elle déplore que l’actuel PLFSS se place toujours dans une logique de maitrise des dépenses qui ne tient
compte ni de la réelle réponse aux besoins des usagers, ni aux attentes des professionnels.
En l’état, l’objectif national des dépenses de l’assurance maladie (ONDAM) va générer de nouvelles restructurations, de nouvelles suppressions d’emplois à l’hôpital, de nouveaux renoncements aux soins et l’absence de revalorisation salariale dans un secteur où le nombre de salariés pauvres ne cesse d’augmenter. Dans le public, comme dans le privé, pour les salariés, le CDD rémunéré au SMIC est devenu la nouvelle norme. Les augmentations de salaire ne sont plus à l’ordre du jour de toutes les négociations depuis de nombreuses années. Les conséquences en sont inacceptables, c’est la pauvreté assurée pour les travailleurs.
Les deux reculades du gouvernement, justifiant et sanctuarisant les dépassements d’honoraires des médecins libéraux, et le secteur privé à l’hôpital public, vont malheureusement dans le sens d’un accroissement des inégalités d’accès aux soins. Dans ce contexte, le mouvement
catégoriel de certains médecins libéraux et hospitaliers qui réclament d’exercer des dépassements d’honoraires sans contrainte, ni réel contrôle et une totale liberté d’installation, est particulièrement choquant. Le collectif « Médecins » de la Fédération CGT ne s’associera
évidemment pas à cette démarche, et la condamne.
Certes, la revalorisation de la rémunération des actes médicaux peut être discutée. Mais interdire tout dépassement d’honoraire pour les médecins conventionnés, interdire les consultations privées à l’hôpital public, imposer une régulation de l’installation couvrant les besoins de la population, serait la seule politique juste pour permettre un égal accès aux soins pour tous.
A l’heure où les salariés d’Europe vont se mobiliser le 14 novembre contre les plans d’austérité, pour une plus juste répartition des richesses, pour une Europe sociale, la seule attitude digne est de s’inscrire dans un mouvement solidaire contre la marchandisation de la santé et pour l’accès aux soins pour tous.