Les propositions sénatoriales sur l’installation des médecins : un premier pas intéressant mais il faut aller plus loin !

12 février 2013 / Fédération Santé Action sociale

La presse se fait l’écho d’une soi-disant opposition unanime aux propositions sénatoriales concernant la régulation de l’installation des médecins. Cette appréciation ne représente que celles de lobbies qui défendent l’immobilisme, alors que la majorité de la population
et une grande partie des jeunes médecins souhaite, une évolution radicale des modes d’installation et d’exercice.

La Fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale apprécie positivement les propositions sénatoriales qui rejoignent les revendications qu’elle formule depuis des années. Cependant, nous pensons que l’approche proposée ne traite pas l’ensemble du problème.

Pour la CGT, la régulation de l’installation des médecins ne peut s’envisager qu’accompagnée d’une remise en cause fondamentale de la rémunération à l’acte et des modalités d’exercice des médecins.

Nos propositions ont été largement diffusées et sont disponibles sur notre site Internet (www.cgt.fr, Société, Système de santé), en voici rapidement quelques éléments. D’une part, nous proposons un exercice dans des centres de santé pluri-professionnels dont la
localisation doit être définie par les autorités sanitaires sur la base d’une analyse des besoins formalisés au sein de chambres territoriales de santé. Ces structures de démocratie sanitaire local intégreront notamment des élus locaux, des représentants des salariés et des patients ainsi que des professionnels.

D’autre part, les professionnels exerçant dans ces structures seraient soit salariés, soit rémunérés sur une base forfaitaire dans le cadre de contrats d’activité négociés avec l’assurance maladie, sur la base de parcours de soins prenant en compte les particularités de la population à prendre en charge.

Notre système de santé est à bout de souffle pour deux raisons : premièrement une organisation sclérosée ne permettant plus de répondre à des besoins qui ont évolué, deuxièmement une asphyxie financière liée à des moyens insuffisants et aggravés par une mauvaise utilisation des moyens disponibles. On peut par exemple s’interroger sur le fait que nous soyons, à la fois, le pays où les dépenses en médicaments sont les plus élevées et où les professionnels de santé, notamment les médecins, sont les moins bien payés.

Nous appelons donc à ce que le gouvernement s’empare des propositions sénatoriales pour organiser un véritable débat sur les réformes nécessaires pour garantir l’avenir de notre système de santé, dans le cadre d’un véritable service public et d’un financement solidaire par la sécurité sociale.