Les salariés de la santé et de l’action sociale se sont massivement mobilisés jeudi 24 juin, pour exprimer leur refus catégorique de la réforme des retraites qu’ils jugent inacceptable.
Ils étaient plusieurs dizaines de milliers dans la rue pour exiger :
- un système de retraite solidaire et de haut niveau
- des augmentations de salaire
- l’arrêt des suppressions d’emplois avec les plans de retour à l’équilibre dans le secteur hospitalier et les regroupements d’établissements dans le secteur social
- un service public hospitalier et d’action sociale de qualité répondant aux besoins des populations ...
Les remises en causes spécifiques au secteur hospitalier public comme la fin des départs à 55 ans en catégorie active (travaux et métiers pénibles), la fin de la reconnaissance de la pénibilité pour les infirmières, la disparition au 13 juillet 2010 de la condition plus favorable de départ en retraite anticipé pour les mères de 3 enfants ont, en plus des mesures concernant l’ensemble des salariés, motivé les salariés à agir.
Cette réforme stigmatise l’accumulation de toutes les inégalités pour le salariat féminin qui est confronté aux carrières incomplètes, aux bas salaires, à la précarité de l’emploi.
Les mesures annoncées par le gouvernement sont injustes, elles portent particulièrement atteintes au droit à la retraites des femmes qui représentent 80% du salariat dans nos secteurs.
Avec ce projet, non seulement, la reconnaissance de la pénibilité est supprimée pour des salariés qui en bénéficiaient, mais il confisque toute possibilité de reconnaissance pour ceux dont les métiers sont pénibles et qui seront dans l’incapacité de travailler plus longtemps. C’est bien au montant du niveau des pensions que le gouvernement s’attaque. Cette réforme va accroître la paupérisation des retraités de nos secteurs.
Dans la fonction publique hospitalière, la participation au mouvement est du même niveau qu’en 2003, contrairement à ce que le gouvernement dit en comparant les données des seuls grévistes en 2003 avec les grévistes et assignés de 2003.
Pour rappel, le 13 mai 2003, les grévistes représentaient 12,85% des personnels et les grévistes et assignés* plus de 27% ; le 24 juin les grévistes représentaient 12,5% des personnels et les chiffres de grévistes et assignés ne sont plus communiqués depuis quelques années lors des mouvements sociaux.
Dans certain établissements, les taux de grévistes ont avoisiné les 50% comme au CHU de Toulouse.
Les salariés des cliniques privées lucratives, dont les luttes ont été importantes ces dernières semaines , en Haute Garonne la Clinique de l’Union affichait un taux de grévistes de 80%, celle de Marigny un taux de 90%....
Une forte émotion existait dans les cortèges du 24 devant la violente remise en cause du départ anticipé pour les mères de 3 enfants dans la fonction publique, car cette mesure en plus d’être très agressive vis-à-vis des personnels concernés va dans de nombreux services et établissement remettre cause le service public qui n’aura plus les personnels de santé nécessaires pour remplir ses missions. Les plans de réduction d’effectifs qui sont décidés dans beaucoup d’hôpitaux seront d’autant plus effectif que des départs massifs en retraite pourrait se profiler.
La Fédération CGT santé et action sociale considère que l’actuel projet de loi portant réforme des retraites ne doit pas être soumis à l’examen du conseil des ministres du 13 juillet. Cette revendication doit être portée sur chaque lieu de travail.
Note fédération exige l’ouverture d’un vrai cycle de négociation avec les syndicats de salariés afin d’arrêter les dispositions qui permettront de pérenniser le système et le niveau des retraites.
Ce n’est pas avec la remise en cause de nos conventions collectives (CC51, CC66) et de notre statut que nous aboutirons à une meilleure réforme.
La fédération confirme que le système de retraite doit passer par l’emploi et une politique salariale de haut niveau. Notre secteur a besoin de création massive d’emplois qualifiés, de reconnaissance salariale significative, avec 10% d’augmentation immédiate dans le public comme dans le privé pour une réelle reconnaissance de nos qualifications.
Montreuil, le 25 juin 2010