Pourquoi remettre en cause les RTT ?
L’AP-HP, c’est trente-huit établissements et 75.000 personnels (hors médecins). C’est dire si ce géant pèse dans le paysage sanitaire français. Dans un contexte où La Ministre de la santé annonce pour 2015 un plan d’économie (lié au pacte de responsabilité de plus de 3 milliards d’€ dont 825 millions pour l’hôpital, soit 22 000 postes à supprimer), le Directeur Général de l’AP-HP se devait bien d’apporter sa contribution à la politique d’austérité et de servir avec zèle la logique ministérielle en actionnant un levier supplémentaire pour répondre au plan d’économies exigées. Son objectif est affiché : gagner au moins 20 millions d’euros par an par une autre organisation du travail sans diminuer la masse salariale (qui représente environ 60% du budget). Le décor est planté, et pour accompagner la partition il se livre a un vrai chantage à l’emploi : « Le risque, si on ne le fait pas, est de devoir supprimer des emplois », prévenait-il mi-mars. En parallèle, les personnels de l’AP-HP ont eu le droit à de beaux morceaux de langue de bois… « Il ne s’agit pas de remettre en cause les 35 heures mais de revoir les manières de les organiser et de les répartir dans la semaine car elles ne sont plus adaptées à nos besoins tout en veillant à la qualité de vie au travail de mieux coller au rythme du patient … » comme le synthétise un document remis aux syndicats…
L’heure est à la mobilisation :
Pour la CGT et les personnels, il n’en était pas question et les propositions de la Direction ne sont ni amendables ni négociables. La boite à outils de la Direction consiste à utiliser une méthode bien connue du monde du travail, notamment dans les usines, le « chantage » et la « culpabilisation » pour demander des efforts supplémentaires aux agents (augmentation du temps de travail, perte de salaires, etc.) pour soi-disant « sauver » les emplois…
Les 35 h, les RTT sont la seule respiration, le seul « poumon » pour les 75 000 agents non médicaux de l’AP-HP, selon Rose-May Rousseau, Secrétaire Générale de l’Union syndicale CGT de l’AP-HP. "On nous a déclaré la guerre, on aura une riposte en intersyndicale à la hauteur de la guerre".
Après les mobilisations de juin qui ont vu jusqu’à 15 000 agents de l’AP-HP lutter contre le projet de réorganisation du travail de Martin HIRSCH, l’USAP-CGT appelle l’ensemble des personnels à une journée d’action massive le 17 septembre.
Au cours de l’été, le Directeur Général a tenté d’expérimenter son projet en réunissant çà et là les agents, contournant ainsi les organisations syndicales qui ont rompu le dialogue avec lui. C’est bien une opération séduction que Martin HIRSCH a lancée au moment où le personnel est le moins nombreux dans les établissements… Seulement voilà, grâce à ses militants la CGT a montré que les personnels ne voulaient pas faire les frais d’un nouveau plan d’économies !
La mobilisation de juin reprend pour qu’enfin la Direction Générale retire définitivement ce projet et réponde aux revendications légitimes des agents de l’APHP.
L’USAP-CGT exige le retrait de cette réforme, et demande l’ouverture de négociations afin que les agents puissent enfin prendre leurs repos en temps et en heure, et que l’esprit de la loi Aubry de 2002 devienne réalité par la création d’emplois permettant aux 10 000 contractuels de l’AP-HP d’être titularisé-e-s.
Sur tout le territoire cette lutte devient symbolique, et gageons que si ce mauvais coup passe dans les hôpitaux parisiens, plus rien n’arrêtera les Directions des établissements de province de tenter de faire preuve du même zèle qu’à l’AP-HP…
Sur tout le territoire cette lutte devient symbolique, et gageons que si ce mauvais coup passe dans les hôpitaux parisiens, plus rien n’arrêtera les Directions des établissements de province de faire preuve du même zèle qu’à l’AP-HP.