Maternité de Vire (14) : Empêchons la fermeture

30 janvier 2013 / Fédération Santé Action sociale

La CGT accuse le Directeur de l’ARS d’avoir envoyé Mr Tsuji, le Directeur de l’Hôpital de Vire, pour fermer la maternité et installer à sa place un centre de périnatalité.

En effet, l’obscur Monsieur Tsuji travaillait comme ingénieur dans un service du CHU lorsqu’il est repéré comme un "vulgaire mercenaire" par l’Agence Régionale de Santé ; en février 2010, il est nommé pour assurer l’intérim de la Direction vacante du Centre Hospitalier de Vire. En avril, il est nommé Directeur de l’Hôpital.

En juillet, les premiers ennuis commencent à la maternité où l’on déplore un manque de personnel médical ; petit à petit on assiste à une montée en charge des reproches faits à ce service : pas assez de médecins spécialisés en gynécologie obstétrique, puis découverte de
manque de formation de certains praticiens. Comment se fait il qu’un Directeur d’hôpital ne soit pas attentif aux formations et diplômes des personnels qu’il recrute ?
Le suicide du Président de la CME exacerbe la communauté médicale et les rancoeurs entre professionnels se traduisent dans les déclarations que les uns et les autres font dans la presse et les médias.

Très rapidement le Directeur de l’Hôpital fait état d’une solution miracle : la création d’un centre de périnatalité en lien avec le centre hospitalier de Flers ; comme par hasard, l’ARS prône la même chose.
Puis un événement indésirable est monté en épingle et le Directeur de l’ARS suspend l’activité de la maternité.

Les luttes menées par les organisations syndicales, le collectif de défense de la maternité, les élus, les usagers et la population de Vire ont fait reculer un peu l’ARS qui, au vu de recrutements possibles de gynécologues, déclare début janvier qu’une réouverture est
possible.
Pendant ce temps, la majorité politique a changé dans ce pays et les élus ont fait intervenir leurs connaissances pour influer sur les décisions du Directeur de l’ARS.
Pendant ce temps entre juillet 2012 et janvier 2013, 13 accouchements ont eu lieu dans cette maternité théoriquement fermée, preuve du sérieux et du savoir faire des professionnels sur place.

La Commission Spécialisée de l’Organisation des Soins se réunit régulièrement à l’ARS ; la CGT y siège et sa représentante nous fait régulièrement un rapport détaillé des propositions de décisions qui y sont prises (la CSOS n’est que consultative).
En règle générale, il y a souvent une nouvelle convocation de réunion par manque de quorum.

Le 24 janvier, à la surprise générale, il y a 34 présents, du jamais vu !
Le Directeur de l’ARS n’est pas présent. Le médecin rapporteur du projet de réouverture passera beaucoup de temps à essuyer les attaques des autres médecins qui vont jusqu’à traiter son rapport de mensonger.

Certains médecins argumentent sur le manque de sécurité de cet hôpital, oubliant que toute maternité de niveau 1 a un protocole pour assurer la sécurité des parturientes et des enfants, et qu’il ne faut pas confondre les maternités de niveau 2 et de niveau 1. La maternité de Vire respecte les règles imposées aux maternités de niveau 1.
Les promoteurs théoriques du projet de réouverture (Le Directeur et le Président de la CME) étaient présents à cette réunion ; questionnés par certains médecins, notamment sur le nombre de culots de sang disponibles à Vire, ils ont été dans l’incapacité de répondre. Quand on prépare une telle rencontre, on devrait pouvoir répondre à des questions aussi simples…

Pendant cette réunion, les représentants de la FHF ont voté contre la réouverture. Mr Tsuji est membre de la FHF. Le président de la FHF pour la Basse Normandie est Philippe Duron ; il ne doit pas être très à l’aise dans ses chaussures, notre député PS …

Quand à Alain Tourret, le député de la circonscription qui avait annoncé seul la réouverture de la maternité début janvier, il semble satisfait maintenant de la tournure des évènements et retombe sur ses deux pieds pour dire qu’il faudra refaire tout un dossier et recruter de nouveaux médecins.

Dans sa conférence de presse, Monsieur Lancry a tenté de rendre responsables les médecins et leur mésentente.

Puis il annonce suavement le départ de monsieur Tsuji en fin de semaine pour un poste de directeur adjoint au CHU. Y a-t-il un service à fermer au CHU ? A la place de nos camarades là bas on serait méfiants.
Mr Tsuji a effectué la mission qui lui était confiée ; il peut partir fier comme Artaban.

Pour la CGT la lutte continue ; ce n’est pas d’un service de périnatalité dont a besoin la population de Vire mais d’une maternité.