La Fédération CGT de la santé et de l’action sociale a été reçue par la Ministre des affaires sociales et de la santé, le jeudi 19 juillet.
Si nous accueillons avec satisfaction le changement de ton et de forme dans les relations avec le Ministère (le précédent Ministre Xavier Bertrand n’ayant jamais daigné nous recevoir), sur le fond, nous ne voyons pas s’annoncer les changements tant espérés. Au contraire, ce premier rendez-vous nous laisse entrevoir que la politique comptable de maîtrise des dépenses menée depuis des années dans le secteur sanitaire, social et médico-social va perdurer.
La Fédération a réitéré le besoin de mesures urgentes et concrètes pour répondre aux légitimes attentes des salariés sur les salaires, l’emploi, les conditions de travail.
Elle a demandé l’ouverture de négociations sur les carrières, les parcours professionnels, la reconnaissance des qualifications, avec une attention particulière pour la catégorie C.
Sur les questions de financement, la Fédération a rappelé les engagements de concertation pris lors de la conférence sociale, avant la présentation du PLFSS.
Elle a réaffirmé sa volonté de voir abroger la loi HPST, elle a demandé un bilan de sa mise en oeuvre, l’arrêt immédiat de toutes les restructurations et des partenariats publics/privés qui s’opèrent via les ARS, systématiquement au détriment du service public, et de la réponse aux besoins des usagers. La Fédération a porté à la connaissance de la Ministre plusieurs dossiers illustrant l’impasse dans laquelle la loi HPST, et les modes de financement, plonge nos établissements. Elle a également appuyé la demande d’un suivi particulier du ministère pour
l’APHP.
La Fédération a exigé le rétablissement de la reconnaissance de la pénibilité des infirmières et leur classement dans un seul corps, en catégorie A. Elle a également demandé la reconnaissance des qualifications et de la pénibilité pour d’autres professions, dans le public comme dans le secteur privé de la santé et du social.
Sur la question de l’égalité professionnelle, la CGT a reformulé sa demande d’une loi spécifique.
Concernant les conventions collectives, la Fédération s’est élevée contre les attaques et dénonciations menées par les employeurs et a demandé l’arbitrage du Ministère sur la CC 51. Il y a urgence à ce que les employeurs de la FEHAP fassent marche arrière et reviennent sur leur dénonciation.
Sur le dialogue social, nous revendiquons l’ouverture de négociations sur les droits et moyens syndicaux, l’exigence d’un dialogue social de qualité à tous les niveaux (local, départemental, régional, national), le respect de la loi sur la représentativité et la reconnaissance de la représentativité médicale, la levée de toutes les sanctions en lien avec l’action syndicale.
Sur toutes ces sujets, la Ministre nous a écoutés, mais sans donner aucune réponse concrète, hormis sur l’ordre infirmier où elle a confirmé sa volonté de légiférer en rendant l’affiliation non obligatoire.
Elle renvoie les discussions et négociations dans le cadre de l’agenda social qui sera établi en lien avec le Ministère de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique.
Une mission sera toutefois engagée avec les représentants des salariés sur les grands enjeux du dialogue social et les attentes des salariés.
La Fédération CGT de la santé et de l’action sociale regrette l’absence d’engagements concrets et de mesures pourtant urgentes pour répondre aux attentes des salariés. Elle invite ses organisations à créer les conditions, dès cet été, pour aller à la rencontre des salariés, débattre avec eux de leurs préoccupations et des moyens à mettre en oeuvre pour les faire aboutir dès la rentrée.