Les budgets des secteurs de la santé et de l’action sociale sont essentiellement consacrés aux rémunérations des personnels exerçant plus d’une centaine de métiers qualifiés. Le simple maintien des emplois nécessite, de manière mécanique, une augmentation des budgets d’un minimum de 3,2%. Or, les taux d’évolution des dépenses annoncés dans le PLFSS sont très inférieurs à ce chiffre. Tout cela dans un contexte où les retards accumulés ces dernières années nécessiteraient une augmentation de 8%, selon les chiffrages CGT, pour retrouver les moyens supprimés dans les années Sarkozy.
Les conséquences inéluctables de cette contrainte financière seront des milliers de suppressions d’emplois. Dans le seul secteur hospitalier, ces chiffres représentent de 15 à 20 000 postes. La situation du secteur associatif, très présent dans le domaine de l’action sociale, risque d’aboutir à des chiffres du même niveau.
Alors que la récession menace, il faut réaffirmer que les secteurs de la santé et de l’action sociale participent largement à la création de la richesse nationale. Les considérer comme un coût constitue une grave erreur.
Par ailleurs, la diminution de l’emploi dans ces secteurs, essentiels à la cohésion sociale, aura inévitablement des incidences sur le climat social dans notre pays.
Notre organisation tient également à insister sur le fait qu’une partie des difficultés financières des établissements est largement liée aux ponctions effectuées par le monde financier. En effet, les emprunts contractés auprès d’organismes comme Dexia pèsent lourdement sur les budgets, avec des taux d’emprunts dits « toxiques », pouvant monter jusqu’à 18%. S’ajoutent aussi des lignes de trésorerie octroyées, puis refusées, comme c’est actuellement le cas à Rouen, par des banques commerciales à des taux prohibitifs, alors qu’elles se financent auprès de la Banque Centrale Européenne (BCE), à un taux de 0,75%.
La Fédération CGT de la santé et de l’action sociale exige :
- Un taux d’évolution du PLFSS 2013 qui permette de maintenir l’emploi dans les secteurs de la santé et de l’action sociale,
- La mise en place de structures financières publiques permettant, d’une part, aux hôpitaux de se débarrasser de leurs emprunts toxiques et de les transformer en emprunts à taux bonifiés, d’autre part, d’obtenir des lignes de trésorerie au taux de la BCE (plus les frais de gestion).