A la veille d’une forte journée de mobilisation sur les retraites, plus de 2000 infirmiers anesthésistes (IADE) de toute la France sont venus manifester à Paris.
Le mouvement de colère de ces professionnels a débuté en réaction au protocole dit « Bachelot ». Ce texte introduit une pseudo reconnaissance du niveau licence pour la filière « infirmière » de la fonction publique, contre la perte de la pénibilité, avec quelques euros de plus par mois. Ce protocole semble très majoritairement refusé par les personnels.
Concernant les IADE, ce protocole a introduit :
♦ une remise en cause d’exclusivité de fonction de leur profession par la mise en place des coopérations professionnelles rendant possible la réalisation d’actes de l’anesthésie par des professionnels non diplômés,
♦ une sous reconnaissance de leur niveau de qualification par une non traduction salariale et universitaire de leur niveau de formation à BAC+5,
♦ une remise en cause de la reconnaissance de la pénibilité, jusque là reconnue, y compris depuis le passage de la profession dans les grilles salariales de la catégorie A en 2000.
Dans ce contexte, les professionnels ont souhaité exprimer, une nouvelle fois, leur exaspération.
Vendredi dernier, les représentants du ministère qui ont reçu la délégation représentante des IADE a indiqué qu’elle n’avait pas mandat pour négocier. Le gouvernement a adopté une attitude provocatrice, en déployant de façon démesurée de nombreuses forces de l’ordre, et il
n’a pas hésité à chahuter, gazer et mettre en garde à vue certains de ces manifestants.
Les personnels de santé, fortement mobilisés contre la réforme des retraites, seront de nouveau dans la rue le 12 octobre pour exiger une autre réforme. De plus, depuis des mois, ils ne cessent de réclamer l’ouverture de véritables négociations pour l’augmentation des salaires, la réelle reconnaissance de leurs qualifications et l’amélioration de leurs conditions de travail.
Les IADE, comme l’ensemble des personnels de la santé, prennent en charge des milliers de patients quotidiennement avec un grand professionnalisme, avec des contraintes de plus en
plus fortes.
Leurs revendications sont légitimes et méritent d’être entendues.
Aujourd’hui, le 4 octobre, les IADE poursuivent leur mobilisation dans leurs établissements.
Montreuil, le 4 octobre 2010