A l’origine, le 1er mai était un jour de lutte ouvrière pour la semaine de 8 heures.
En effet, au cours de leur congrès, en 1884, les syndicats américains avaient choisi cette date pour réclamer la journée de 8 heures.
En 1889, la IIème Internationale socialiste décide de faire de chaque 1er mai une journée internationale de grève et de manifestation pour porter cette revendication.
En 1920 la Russie bolchévique est le premier Etat à reconnaître le 1er mai comme un jour ferié, c’est la « fête des travailleurs ».
L’Allemagne nazie, l’Espagne franquiste et la France pétainiste la récupèrent de leur côté pour célébrer « le travail et la concorde sociale ».
En France, le Sénat de la IIIème république ratifie la journée de 8 heures, et décide de faire ponctuellement du 1er mai 1919 une journée fériée.
Les 1er mai suivants seront des journées de grèves et de manifestations du mouvement ouvrier français.
Le Maréchal Pétain instaure le 1er mai comme « Fête du Travail » et le rend férié.
A la Libération, le 1er mai redevient une journée d’action du mouvement syndical, mais reste férié.
Le mouvement syndical et les partis de gauche ont toujours rejeté le terme de « Fête du Travail », lui préférant le terme de « Fête des Travailleurs ».
En 1988, lors de l’élection présidentielle, le Front national s’approprie le 1er mai pour célébrer Jeanne d’Arc (choisie comme emblème lors de la création de ce parti), avec des rassemblements pour peser sur le deuxième tour et contester ainsi cette journée aux syndicats. La symbolique autour de Jeanne d’Arc est importante : sainte catholique, nationaliste (qui a délivrée la France de ses ennemis), royaliste…
N.Sarkozy veut fêter le « vrai travail » en 2012. Ce geste représente avant tout une manoeuvre électorale pour ne pas laisser la rue à ses adversaires politiques de gauche et aux syndicats, ainsi qu’au front national. Il renoue avec la symbolique du Maréchal Pétain.