Polyclinique de l’Ormeau : lettre ouverte à Marisol Touraine

La comprendre et la signer

29 décembre 2016

Plusieurs personnalités politiques, associatives et intellectuelles interpellent la ministre de la santé au sujet du sort des employé-e-s, en très grande majorité des femmes, de la Polyclinique tarbaise, en grève depuis 50 jours face à « la direction de l’établissement et du groupe MEDIPÔLE-PARTENAIRES qui joue le pourrissement du conflit ».

Source médiapart :

https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/281216/polyclinique-de-lormeau-lettre-ouverte-marisol-touraine

Via YouTube :

https://youtu.be/uRYYB9dePME

  • Signer la lettre ouverte :

https://www.change.org/p/marisol-touraine-lettre-%C3%A0-marisol-touraine-polyclinique-de-l-ormeau-tarbes

Lettre ouverte à Marisol Touraine

Madame la ministre

Nous avons décidé de vous adresser ce courrier entre les deux réveillons car il y a urgence pour les l’Ormeau, et vous devez agir !

L’Ormeau est le nom d’une polyclinique de Tarbes où les personnels sont en grève depuis le 8 novembre dernier.

50 jours de grève c’est long. Encore plus quand un mouvement a lieu pendant les fêtes de fin d’année. Et ce sont majoritairement des femmes, dont beaucoup sont mères de famille, et même grand-mères, qui sont la force motrice de ce mouvement.

Pourtant les salariés ne faiblissent pas. Sûrement parce qu’au cœur de leur lutte il y a la conviction qu’il est primordial de défendre l’accès aux soins pour tous et qu’au cœur de leurs exigences, il y a celle d’avoir les moyens d’assumer leur mission. C’est pourquoi ils réclament la revalorisation de leurs salaires sur une grille de salaires démarrant au niveau Smic et la reconnaissance de leurs qualifications et de leurs expériences.

Ils ont face à eux la direction de l’établissement et du groupe MEDIPÔLE-PARTENAIRES qui joue la montre, le pourrissement du conflit et a préféré perdre plus de 3 millions d’Euros que répondre à leurs attentes,

Ils sont aussi confrontés à l’inaction pesante de l’Agence Régionale de la Santé et au silence tout aussi pesant de votre Ministère !!!

Ceux là sont d’autant difficiles à vivre que les personnels sont acculés au mépris, à la provocation et aux intimidations journalières de leur direction. Jusqu’à assigner 17 d’entre eux au tribunal il y a quelques jours. La clinique a été déboutée par la justice mais cela n’a pas pour autant permis au dialogue social de s’instaurer.

Les salariés poursuivent donc leur mobilisation. Déterminés et dignes, avec un sens de l’intérêt général hors du commun.

Ils sont soutenus par la population tarbaise et haut pyrénéenne, largement acquise à leurs revendications et tout autant qu’eux préoccupée du devenir des soins et de l’hospitalisation.

Alors que certains parlent de privatiser davantage les services de santé, les hôpitaux ou même la sécurité Sociale, nous pouvons observer les ravages de ce genre de gestion basée sur le profit et non sur les besoins de la population. Sans oublier que les Hôpitaux, contraints à une rentabilité économique, accumulent les difficultés pour assurer leurs missions de santé publique.

Aujourd’hui après des milliers de pétitions signées, des motions de soutien adoptées dans l’ensemble des assemblées communales et locales, après la nomination d’un médiateur qui comme les grévistes reste sans réponse, il s’agit de trouver une issue à ce conflit, et vite !

Les grévistes sont prêts à discuter, à négocier. Mais face à eux, il leur faut trouver autre chose qu’un mur d’intransigeance et d’égoïsme.

La grève va rentrer dans sa 8ème semaine et il est maintenant de la responsabilité des pouvoirs publics de faire entendre raison à MEDIPÔLE-PARTENAIRES ! On ne peut laisser ce groupe imposer sa stratégie de développement financier, sa fusion avec Elsan numéro 2 de l’hospitalisation privée en France, sa recomposition de la cartographie sanitaire au mépris des besoins de tout un bassin d’emplois et de vie.

Que nous soyons de Tarbes ou pas, cette lutte et ses revendications sont les nôtres .

L’État via la Banque Publique d’Investissement finance le groupe MEDIPÔLE-PARTENAIRE. L’Etat peut faire entendre sa voix : il le doit même, sinon cela signifierait qu’en matière de santé publique il n’a aucune autorité !!! Nous refusons de le croire.

Madame la Ministre de la santé, M le Premier Ministre vous devez agir.